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Le cercle vicieux
30 janvier 2016

La moitié des arbres a disparu

Une nouvelle étude, publiée dans la revue "Nature" mercredi, conclue qu’il y a 3 041 milliards d’arbres dans le monde. C’est près de 50 % de moins qu’au début de l’ère humaine. Chaque année, les forêts perdent 10 milliards d’arbres. Il y a 422 arbres par être humain. C’est la conclusion d’un article paru, mercredi 2 septembre, dans la prestigieuse revue scientifique "Nature". Des scientifiques de l’université de Yale (Connecticut) ont calculé que la Terre en compte 3 041 173 150 000, en mélangeant l’analyse des données existantes et celle du travail sur le terrain. Un chiffre impressionnant qui a valu à l’article un certain retentissement médiatique. Surtout que ses auteurs affirment qu’il y a, en fait, dix fois plus d’arbres que nous ne le pensions. “L’estimation précédente faisait état d’environ 400 milliards d’arbres”, souligne les auteurs de l’article. Du papier toilette en plus des arbres en moins Enfin une bonne nouvelle, alors que la COP21, la grand-messe internationale du climat, doit se tenir en décembre à Paris. Les forêts sont, en effet, perçues comme les poumons de la Terre et jouent un rôle important dans les changements climatiques. Malheureusement, les chercheurs de Yale affirment qu’il n’y a pas de quoi se réjouir de ce nouveau décompte. Leurs observations confirment une conclusion déjà acceptée par la communauté scientifique : "Le nombre d’arbres a baissé d’environ 50 % depuis l’avènement de l’Homme sur Terre”, note Jérôme Chavre, spécialiste des forêts tropicales et directeur de recherche au CNRS au laboratoire d’évolution et diversité biologique, qui n’a pas participé à cet article. Les auteurs ajoutent que les forêts perdent 10 milliards d’arbres par an, malgré les efforts pour reboiser la Terre. L’extension du territoire des champs cultivables, les besoins en bois, en papier toilette ou encore en papier tout court font de l’homme le principale prédateur des arbres. Rien de neuf sous le soleil de la déforestation "C’est une bonne chose qu’un nouvel article réussisse à attirer l’attention du grand public sur le problème de la déforestation", reconnaît Jérôme Chavre. Pourtant, l’accumulation des chiffres et des données sur le nombre d’arbres dans le monde n’impressionne guère ce spécialiste. Il n’y aurait rien de vraiment neuf sous le soleil de la déforestation dans cette récente publication. Le phénomène est connu depuis longtemps et comptabiliser précisément le nombre d’arbres n’y change pas grand chose. Cet article donne, en outre, l’impression que la quantité prime sur le reste. Pourtant, "si on veut connaître le bilan environnemental de la déforestation, il ne faut pas réfléchir en nombre d’arbres perdus, mais en unité de carbone", affirme Jérôme Chavre. Un arbre centenaire peut contenir davantage de dioxyde de carbone que dix jeunes spécimens. La destruction du premier aura, du coup, un impact plus lourd sur le climat. C’est pourquoi la communauté scientifique n’en est plus à faire un grand recensement de la population forestière. “La principale préoccupation est de mieux comprendre les interactions entre les changements climatiques et la santé des forêts”, explique Jérôme Chavre. La possibilité de scénarii catastrophes sont ainsi revisités comme celui d’une sécheresse en Amazonie, due au réchauffement climatique, qui entraîne la destruction d’une partie importante de la forêt. La conséquence en serait, d’après Jérôme Chavre, un immense rejet de dioxyde de carbone qui accélèrerait encore davantage le réchauffement climatique.

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