Trump et la Finlande

Il n'y a pas à dire, notre monde est devenu un hôpital psychiatrique géant. Tout peut arriver. Lancez une pièce à pile ou face et vous avez une chance qu'elle ne retombe jamais à terre parce que la gravité aura fait une exception. Oui, tout peut arriver depuis le 8 novembre dernier. Mardi dernier encore, j'ai discuté des derniers événements avec mes collègues. A l'occasion d'un incentive à Skaa en Finlande, nous avons discuté tant et plus sur la percée de Trump aux Etats-Unis. Ce retournement va sans doute être lourd de conséquences pour les quatre années à venir, je pense que personne ne dira le contraire. En revanche, je ne suis pas d'accord avec mes collègues pour réduire Donald Trump à un imbécile. A mon sens, le quarante-cinquième président est au contraire un homme très intelligent, qui a su déjouer tous les sondages en comprenant la situation mieux que n'ont su le faire les démocrates, les républicains ou les médias. D'ailleurs, il a montré son vrai visage depuis sa victoire : il n'est déjà plus le même que lorsqu'il était candidat. Tel Keyser Söze, il redresse déjà la patte en marchant. Il a su s'imposer en transformant les élections en match de catch grotesqu, mais il est depuis devenu nettement plus mesuré. Il ne touchera finalement pas à ce qu'Obama avait mis en place, il dénonce l'alt-right qui le soutient... Ce n'est clairement plus le même homme qu'il y a quelques semaines ! Et je pense que cet homme pourrait bien être un président tout à fait solide. Incontestablement dépassé, mais le constat est le même un peu partout : c'est le système lui-même qui nous a tous dépassés. Il a menti pour se faire élire ? Bouh, l'argument que voilà. Il est pourtant de notoriété publique qu'un politique, ça trump énormément. Il n'est pas différent d'un certain candidat qui, « lui président », jurait de sanctuariser le budget de la culture, par exemple ! Il n'a pas non plus été plus démago que Nicolas Sarkozy lors des dernières primaires (non mais franchement : Sarkozy, le candidat anti-système ? Un ancien président ? Même les électeurs américains ne seraient pas tombés dans le panneau !). Il pourrait donc bien n'être pas pire, au final, que nos deux derniers présidents à nous. Au passage, cet incentive en Finlande m'a fait un bien fou : les activités qu'on nous a proposées étaient en effet particulièrement drôles. Voilà le site de l'agence qui l'a goupillé, d'ailleurs : c'est la troisième fois que nous faisons appel à cette dernière et elle nous propose toujours quelque chose d'assez décalé mais toujours réussi.